Dans un récent portrait publié par Le Point, Ali Sadpara était décrit comme « un homme d’une quarantaine d’années, pas bien grand, au corps musclé, à la volonté farouche et à l’éthique impeccable ». Jeune footballeur devenu porteur d’altitude pour les touristes, il n’est désormais plus un « homme de l’ombre, juste bon à poser des cordes fixes ». Il n’est plus porteur, il est alpiniste à part entière. En 2016, il atteignait le sommet du Nanga Parbat, avec Moro et Txikon. Il signait ainsi la première ascension hivernale de ce mythique sommet. Et devenait un héros dans son pays. L’hiver 2018, il était aux côtés d’Alex Txikon sur son expédition hivernale à l’Everest. Cet hiver il risquait sa vie pour tenter de retrouver la trace de Nardi et Ballard, disparus au Nanga Parbat. Avant de grimper aux côtés de Marc Batard pour l’expédition qu’il planifie pour 2022 à l’Everest, Ali Sadpara est au Népal ce printemps.
Ali Sadpara a rendez-vous avec le Makalu
Son objectif : le Makalu, 8.495 mètres. Ce natif du Pakistan doit être inventif s’agissant de trouver les moyens financiers nécessaires à une telle expédition, loin de son pays. Pour cette expédition, il investit une partie de ses économies. Il est également sponsorisé par l’armée du Pakistan. Mais ce n’est pas tout : il travaillera avec l’équipe de sherpas en charge de préparer le voie d’ascension du Makalu. Il compte bien en profiter pour aller au sommet. S’il a déjà gravi tous les 8.000 du Pakistan, certains plusieurs fois (il est l’homme qui a gravi le Nanga Parbat le plus grand nombre de fois, quatre), ce serait une première pour lui au Népal. Il a déjà pris part à plusieurs expéditions dans cette région du monde, mais n’a jamais réussi un sommet. En 2016, il était déjà au Makalu mais avait dû faire demi-tour. 150 mètres sous le sommet, il avait été bloqué par le mauvais temps !
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Illustration © Ali Sadpara